[Attention pavé >_<]
Lorsque Riri avait vu arriver la dernière attaque, elle avait fermé les yeux et accepté la défaite avec un sourire. C'était vraiment un bon match.
Elle se baissa pour récupérer Talpa, en profitant pour souffler un peu.
Quand Françoise vint vers elle et lui tendit la main, elle se releva et la serra, avec un regard admiratif.
- Pour une fois, je n'ai pas perdu mon temps. Tu as du talent... Si un jour une bande de délinquants mal peignés vient te proposer de les rejoindre, refuse. T'as mieux à faire que de traîner dans les vieux hangars avec des racailles peu fréquentables comme nous...
Elle eut un regard furtif vers les gradins. Elle y reconnût des ombres familières. "Tss... Quand on parle du loup..."
Elle dépassa Françoise et pris la direction de la sortie.
- Au plaisir de t'affronter une autre fois... lança-t-elle de dos.
Une fois dehors, après avoir traversé les couloirs déserts en s'appuyant sur les murs, elle se laissa tomber près de la porte, assise, dos au mur froid de l'extérieur.
Elle resta silencieuse quelques secondes, puis lança à la place déserte :
- Sortez de vos trous, crétins, vous êtes grillés depuis bonbon...
- Décidément, tu baisses jamais ta garde, toi, hein... lui répondit une voix rauque.
Trois silhouettes sortirent de l'ombre. C'était à l'une d'entre elles, imposante, qu'appartenait la voix.
- Baisser sa garde, c'est baisser son arme et laisser à l'adversaire le libre loisir de te tuer, Baka-Benkei... J'suis pas comme vous, moi, le harakiri, c'est pas mon truc...
- Pourtant, jouer la suicidaire dans un duel beyblade, ça a pas l'air de te poser problème...
- Tch... J'aime pas perdre, c'est tout... fit Riri avec un sourire ironique.
- Pour que tu ailles jusqu'à la Magnitude 5, cette fille, ça doit pas être n'importe qui... Et t'as perdu en plus.
- Elle est douée...
- Arrêtes de sourire comme ça, ça fait peur... fit Benkei, habitué à l'expression froide qu'avait Riri habituellement.
Il remarqua alors les cernes sous les yeux de la jeune fille, la pâleur de son visage, les gouttes de sueur qui y perlaient, son souffle court.
- T'as l'air claquée... Heureusement que t'es pas allée au-delà de 5. J'imagine même pas les dégâts si t'étais allée jusqu'à 8...
- Je maîtrise la neuvième, maintenant, corrigea-t-elle, un éclat de fierté dans les yeux.
Benkei resta muet, effaré. "C'était donc à ça qu'elle s'entraînait, ces derniers jours, au Bey-Coliseum ? Et c'est pour ça qu'elle voulait un duel avec Kyoya, aujourd'hui ?! Et ce vieux fou qui la faisait trimer toute la nuit après ses longues journées d'entraînement... Tu m'étonnes qu'elle soit crevée ! Et elle s'est quand même battue en duel aujourd'hui... Et contre une grosse pointure, en plus... Quelle tarée..."
Riri, s'aidant du mur, se releva péniblement et planta son regard grave dans celui de Benkei.
- Où est Kyoya ?
- Alors ça, même pas en rêve ! beugla Benkei, comprenant les intentions de la jeune fille. La fatigue te rend cinglée. Tout ce que tu vas faire maintenant, c'est aller au plumard et y rester jusqu'à demain matin, compris ?!
- Depuis quand tu te permets de me donner des ordres ? menaça Riri d'une voix sombre, avec une expression à faire froid dans le dos. Je le trouverai, avec ou sans toi.
Benkei ravala sa salive, les deux autres firent un pas en arrière. Même sur le point de défaillir, le bras droit du chef des chasseurs de têtes savait rappeler leur rang à ses hommes. Effrayante...
Elle commença à patir, prenant la direction du port. Benkei se ressaisit et la rattrapa, à quelques mètres, lui barrant le chemin.
Riri, exaspérée, esquissa un geste pour le pousser.
- Laisse-moi pass..
Avant d'avoir eu le temps de finir sa phrase, sa vision devint floue, ses jambes cédèrent et elle s'effondra. Benkei la rattrapa avant qu'elle ne touche le sol, puis fit signe aux deux autres d'approcher.
- Ramenez-la au hangar. Elle a vraiment besoin de se reposer.
Les deux autres acquiescèrent, prirent la jeune fille sur leurs épaules et disparurent.
Benkei se tourna vers le stadium, pensif. "Cette fille... Elle doit vraiment être puissante. Mettre à terre notre lieutenant, même affaiblie, c'est pas donné à tout le monde... On sera sûrement amenés à se revoir."
Et il tourna les talons.